INTERVIEW OUEST-FRANCE 16 JANVIER 2019

COMMENT ETES VOUS VENU A LA MUSIQUE?
Adolescent, j'ai étudié la guitare classique. Entre 18 et 25 ans, j'ai donné des concerts régulièrement tout en enseignant la guitare en école de musique et en privé. J'ai ensuite abandonné la musique pendant une vingtaine d'années pour la reprendre sous une forme que je ne connaissais absolument pas, la chanson. La musique était un plan A, mais elle revenue dans ma vie sous la forme d'un plan D.

QUELS INSTRUMENTS JOUEZ-VOUS?
Je me produis en solo, en m'accompagnant à la guitare, au beat box (percussions vocales), aux loopers et à l'harmonica. J'ai intégré le beat box et les loopers à mon spectacle en 2017 pour l'enrichir et donner de nouvelles couleurs à mon répertoire. Pour mes dernières compositions, l'usage du looper est à la base du processus de création, à l'égal de la guitare. Cela permet de rapprocher mon répertoire des musiques que j'aime le plus écouter.

QUI SONT VOS REFERENCES?
Pour ce qui est de la chanson française, je citerai Higelin, Lavilliers, Brassens et Vian, mais il y en a beaucoup d'autres. Plus généralement, c'est de voir sur scène des artistes qui se donnent à fond qui m'a toujours donné envie de faire de la musique. Par exemple, Higelin (encore lui!), Winston Mc Annuf, Rokia Traoré et, dernièrement, Grand Corps Malade, m'ont beaucoup marqué par leur présence scénique.

ETS-VOUS COMPOSITEUR INTERPRETE ET OU PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION?
Je fais de la musique pour présenter sur scène les chansons dont j'écris la musique et les paroles. Mon inspiration vient de ma vie et de ce que je peux voir et ressentir en regardant le monde autour de moi. Un geste, trois mots ou une image suffise parfois. Par exemple, à Trégunc, je chanterai ma toute nouvelle chanson, "Drôle de cocktail". J'avais entendu un reportage sur des ouvriers de l'agro-alimentaire tombés malades après avoir manipulé des produits dangereux, et ai été beaucoup touché par leurs témoignages de solitude et d'impuissance et leur courage d'exprimer tout cela. J'ai essayé d'écrire une chanson à plusieurs reprises, et c'est finalement l'idée d'un cocktail de gélules de toutes les couleurs qui a fonctionné pour moi. Pour moi, le processus artistique fonctionne dans les deux sens - je ne suis pas un chanteur né, j'ai commencé à chanter et à écrire des chansons à la quarantaine. C'est un vrai métier, qui exige énormément de compétences, et tout le travail que je fais pour continuer de les acquérir guide mon chemin personnel. C'est un phare. À titre d'exemple, apprendre à utiliser sa voix n'est pas anodin, c'est une exploration de soi, une façon de se redéfinir chaque jour, de rester en mouvement.

QUELLE EST VOTRE ACTUALITE ET QUELS SONT VOS PROJETS?
L'actualité, c'est le concert de dimanche à Trégunc (et quelques autres à venir en mars)! En 2019, j'ai le projet d'un premier clip vidéo et je veux continuer d'explorer les possibilités des loopers. J'ai aussi l'intention d'intégrer la danse à mon spectacle (je fais de la danse d'improvisation depuis plusieurs années)

- ça bouleverse pas mal les lignes... et la technique -- pas facile quand on est seul sur scène. À plus long terme, j'aimerai partager des projets avec d'autres musiciens. La musique, ça se vit quand même mieux à plusieurs!

À souligner aussi que je suis vraiment reconnaissant aux équipes du réseau 4 Ass' à l'Étincelle de Rosporden, aux Studios du Moros à Concarneau et au Sterenn de Trégunc, ainsi qu'au Novomax à Quimper, de leur soutien en 2018. Leur aide est précieuse!